L’avenir du copywriting
Le copywriting a-t-il même un avenir ?
Cette question n’est pas là seulement pour être provocatrice.
Nous vivons dans une époque où la durée d’attention des gens se mesure désormais en secondes plutôt qu’en minutes.
Les textes de plusieurs lignes ne sont plus lus mais seulement parcourus en diagonal.
L’information est compressée.
Regardez comment les nouvelles, les idées et les opinions sont composées de 140 caractères ou moins sur Twitter.
Faut-il vraiment un rédacteur pour rédiger un message ou un tweet que quelqu’un dévorera en quelques secondes ?
Hors ligne, les médias imprimés sont en déclin.
Les brochures commerciales sont une espèce en voie de disparition.
Les journaux et les magazines sont confrontés à une baisse de leur lectorat.
L’époque des publicités iconiques est révolue depuis longtemps, car le public se fragmente de plus en plus.
La rédaction de publicités de haute qualité n’est plus rentable si une poignée de personnes seulement les voient.
Le public est désormais souvent mondial.
Aujourd’hui, il est aussi facile de communiquer avec quelqu’un à l’autre bout de la planète que de parler à une personne de l’autre côté de la pièce.
Bien sûr, tout le monde n’a pas les mêmes capacités linguistiques, et la tentation pour les spécialistes du marketing, en particulier, est de “simplifier” leur copywriting.
Les nuances linguistiques et les références culturelles sont laissées de côté au profit d’un texte “taille unique”.
Une autre caractéristique du contenu en ligne est sa croissance exponentielle.
Les moteurs de recherche tels que Google sont responsables d’une grande partie de cette augmentation.
De nombreuses entreprises créent du contenu dans le but premier d’apparaître en bonne place dans les résultats de recherche.
Mais le volume prime souvent sur la qualité.
Pourquoi payer un rédacteur professionnel quand vous pouvez trouver quelqu’un en ligne pour produire une page de texte avec vos mots clés pour quelques centimes seulement ?
Comme si cela ne suffisait pas, le “contenu généré par la machine” est désormais une réalité.
Les programmes informatiques recherchent des informations en ligne, les combinent et les réutilisent pour créer de nouveaux contenus.
À mesure que la technologie s’améliore et gagne en puissance, il ne fait aucun doute que de plus en plus de contenus seront écrits par des machines.
Tout comme la technologie peut créer du contenu, elle est également responsable de sa réduction.
Les nouveaux appareils tels que l’Apple Watch et d’autres “portables” à petit écran font que l’espace pour les mots est très limité.
Le contenu destiné à être affiché sur ces appareils devra nécessairement être réduit à l’essentiel.
Cette réduction du texte à un minimum est également perçue dans la manière dont les adolescents en particulier communiquent.
Le “text-speak” permet de supprimer les caractères inutiles pour délivrer un message dans le plus petit nombre de mots possible. De plus, la fonction de texte prédictif des smartphones réduit au minimum la nécessité de savoir orthographier correctement.
Mais pourquoi écrire quoi que ce soit quand il y a une vidéo ?
C’est un média en pleine expansion, en particulier chez les jeunes.
YouTube est aujourd’hui le deuxième moteur de recherche au monde, car les gens recherchent des informations sous forme visuelle.
Les annonceurs ont rapidement saisi l’opportunité que représente la vidéo.
De nouveaux formats, tels que les vidéos Vines et Instagram de 6 secondes, sont de plus en plus populaires.
Cela pourrait-il signifier la fin de l’écrit ?
Bien sûr que non, car aujourd’hui, tout le monde est rédacteur.
Tout le monde peut écrire à peu près n’importe quoi et le publier en ligne.
Tweet, billet de blog, critique de produit, commentaire – les possibilités sont infinies.
Mais si tout le monde peut le faire, qu’en est-il de l’art du copywriting ?
A-t-il un avenir ?
Y a-t-il encore un besoin ?
Avant de répondre à ces questions, prenons un moment pour examiner ce qu’est le copywriting.
Dans sa forme la plus élémentaire, on pourrait l’appeler l’art de rédiger le texte d’une publicité ou d’un matériel de marketing.
Le mot clé est “artisanat”, que l’Oxford English Dictionary définit comme “une activité impliquant l’habileté de faire des choses à la main”.
Il faut des compétences pour rédiger un bon texte (et les rédacteurs expérimentés ajouteraient sans doute qu’il faut aussi de la formation et de la pratique).
La compétence en matière de rédaction est la capacité du copywriter à créer un texte qui attire l’attention et suscite une réaction.
L’objectif du copywriter est d’informer ou de persuader le lecteur de quelque chose ou d’influencer ses convictions.
Le copywriter crée donc des messages puissants pour son public cible. Il utilise les bons mots, dans la bonne forme et la bonne longueur de texte.
Le public est au cœur de leur travail.
Ils écrivent pour leur public et non pour eux-mêmes.
Un copywriter compétent construit son texte mot par mot, phrase par phrase. Il tient compte de l’environnement dans lequel son texte apparaîtra. Il sait quels mots et phrases sont susceptibles de persuader ou d’influencer et lesquels sont appropriés pour son public.
La rédaction d’un tweet requiert autant de compétences que celle d’une page d’accueil, d’une annonce de presse ou d’une brochure sur papier glacé. Il s’agit de connaître les mots qui persuadent ou influencent. Il s’agit aussi de savoir ce qu’il faut mettre et ce qu’il faut laisser de côté.
Un bon copywriting incite les lecteurs à cliquer sur le lien d’un tweet. Il les encourage à lire jusqu’à la fin d’une page d’accueil détaillée et à s’inscrire à l’offre. Il incite les gens à appeler le numéro indiqué dans l’annonce de presse ou à se rendre dans leur point de vente local. Et il incite le lecteur à désirer l’article dans la brochure sur papier glacé.
Mais le métier de copywriter ne se limite pas aux mots visibles sur une page ou sur l’écran d’un appareil. Il s’applique tout autant à la vidéo. Il faut une bonne rédaction et une bonne cinématographie pour réaliser une vidéo qui soit persuasive. Alors que pratiquement tout le monde peut réaliser une vidéo avec un smartphone, le copywriting est souvent négligé.
Il est donc clair que le besoin de copywriting existe toujours, mais à quoi ressemblera la vidéo dans dix ans ?
Le marketing de contenu et les médias sociaux vont continuer à inonder l’internet de mots. La plupart d’entre eux seront banals ou au mieux médiocres. De par sa nature, une bonne rédaction flottera au sommet et gagnera en importance et en valeur.
Les machines deviendront plus intelligentes et le texte généré par les machines s’améliorera. La demande de textes rédigés par un rédacteur humain qualifié s’en trouvera accrue. En effet, les entreprises exigeront un contenu qui se démarque de celui de leurs concurrents.
La mondialisation va certainement s’intensifier au cours de la prochaine décennie, mais les publics seront de plus en plus fragmentés.
Le marketing destiné à l’individu gagnera en importance et des messages personnalisés persuasifs seront la clé. Au lieu d’un texte “muet”, les visiteurs du web s’attendront à des pages dynamiques dont le texte sera adapté à leurs besoins et à leurs intérêts, où qu’ils soient dans le monde.
En outre, la mondialisation signifie que le marché des rédacteurs est lui aussi mondial. Il sera plus facile que jamais d’obtenir des contrats de l’autre côté de la planète. Le revers de la médaille est, bien sûr, qu’il y aura plus de concurrence, mais qu’est-ce que la vie sans un ou deux défis !
Nous vivons à une époque où n’importe qui peut écrire “copywriter” sans formation et avec peu d’efforts. Bientôt, les machines pourront le faire aussi. Pourtant, le métier de rédacteur n’est pas en train de mourir. Au contraire, les possibilités sont plus grandes que jamais.
Pourquoi ?
Parce que le copywriting est un métier qui produit des mots qui persuadent et influencent, et non pas des mots qui ne font que remplir un tweet ou une page.
Il y aura toujours une demande pour cela.
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